GESTION - FINANCES - COMPTABILITÉ - 11.09.2024

Pourquoi dit-on que le stock coûte cher ?

À la lecture de votre bilan, votre comptable vous fait la remarque que vous avez trop de stock et que celui-ci coûte cher. Cela explique-t-il votre résultat en berne ? Pas obligatoirement…

Quel est le montant de votre stock ?

Un inventaire. L’actif du bilan révèle le montant de votre stock, et plus exactement la valeur que vous avez déclarée lors de votre inventaire. Cette information a la particularité de ne se renouveler qu’à chaque inventaire, alors que, dans la réalité, elle change tous les jours, du fait des entrées et sorties en stock. Par conséquent, si vous ne réalisez qu’un inventaire par an (le minimum obligatoire), vous aurez une valeur de stock figée.

Plusieurs types d’inventaires. Le bilan distingue plusieurs types d’inventaires : les matières premières pour les entreprises qui transforment ; les marchandises pour l’achat-revente ; les encours de production pour les productions non achevées de biens ou de services ; les produits finis essentiellement pour les productions industrielles. Certaines professions ont des stocks qui sont des produits identiques, mais dédiés à deux types d’activités (production et négoce). C’est p.ex. le cas des coiffeurs, qui distinguent la destination du produit par un conditionnement différent.

Acheter en volume pour bénéficier de prix compétitifs

Un avantage évident. Il est difficile de comprendre pourquoi le stock coûterait cher, alors que vous bénéficiez de conditions avantageuses à l’achat en raison du volume. Acheter à des prix plus bas ne peut évidemment qu’améliorer votre résultat, puisque vous revendez avec une marge supérieure.

Mais… Ce qui coûte cher, c’est le phénomène de stockage en lui-même ! En effet, pour avoir du stock, il faut avoir de l’espace, lequel coûte cher (coût du bâti, de son entretien, de l’assurance, etc.). Le stock implique par ailleurs des coûts cachés (vous êtes p.ex. constamment obligé de déplacer les articles par manque de place, et le temps de manipulation coûte cher). Vous vous mettez également à découvert pour payer votre fournisseur. Les taux d’intérêt pratiqués par les banques consomment vite les gains de marge réalisés pour gagner sur vos prix d’achat. Et même si vous n’avez pas recours à un financement bancaire, la trésorerie mobilisée pendant la durée de stockage aurait pu générer des intérêts en votre faveur par des placements. Enfin, vous risquez de dégrader votre stock en le conservant (accident de manipulation, perte de valeur par désuétude ou encore date limite de consommation).

Conseil. Le stock chez le fournisseur est parfois une solution qui reporte certains des inconvénients de stockage physique sur votre fournisseur.

Alors, stock ou pas stock ?

Pas de règle absolue. Ne cherchez pas de règle là où elle n’existe pas ! Avoir du stock est parfois un atout commercial de taille, et d’autres fois, il est pénalisant, car il entrave le processus de fabrication.

Un ratio ? Certains s’appuient sur un ratio de « rotation de stock ». Ce ratio n’a en fait de signification que par comparatif d’une année sur l’autre, à la rigueur. Dans la réalité, il reste toutefois surtout très « universitaire » et déconnecté d’une vision de terrain. Il s’exprime en nombre de jours d’achat : 60 jours d’achat signifient que votre stock représente une équivalence de 60 jours d’achat sur l’année considérée, avec une moyenne d’achat journalier.

Conseil. C’est donc à vous de déterminer si les avantages d’avoir du stock compensent les inconvénients et si le coût du stockage est inférieur à la marge supplémentaire éventuelle ou à l’avantage concurrentiel qu’il procure.

Le stock peut permettre d’améliorer vos marges. Cependant, il engage des coûts liés au stockage et à son financement. Par conséquent, il convient de mener une réflexion équilibrée pour déterminer si, pour vous, ce stock est un outil compétitif davantage qu’un poids financier.

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