Qu’est-ce qu’une heure « productive » ?

Pourquoi comptabiliser les heures de production ?

Répartir les charges indirectes. Les heures de production sont souvent une clef de répartition de charges indirectes dans l’entreprise. Elles représentent un indicateur de production, laquelle consomme des charges engagées pour la réaliser. Les charges directes de matières consommées sont p.ex. aisément attribuables à une production, sous réserve de les tracer. A contrario , il est difficile de déterminer combien consomme une affaire sur des charges telles qu’un véhicule en location, un forfait téléphonique ou encore l’amortissement d’un ordinateur. Pour déterminer le coût d’une affaire, il est donc opportun de trouver une manière de répartir le coût de ces charges indirectes, telles le nombre d’heures productives.

Exemple. Imaginez que les charges indirectes d’un atelier coûtent 40 000 €. Si vous parvenez à déterminer que cet atelier a produit 1 080 heures, vous pouvez en déduire qu’une heure de production coûte 37,04 €. Ce coût horaire comprend alors une part des 40 000 € qui regroupent des charges de loyer, d’amortissement, de salaires d’encadrement, d’assurance, etc.

Bannir la clef du chiffre d’affaires ! La clef à bannir, pourtant souvent plébiscitée, pour la répartition de charges indirectes, est le chiffre d’affaires généré. La raison tient à l’irrationalité de proposer que les chantiers les plus chers à la vente coûtent le plus en traitement. Si votre chantier comprend une matière très onéreuse, mais peu de main-d’œuvre, vous aurez une surcotation des charges fixes attribuée à ce chantier, car elles seraient alors indexées sur le prix des matières revendues.

Qu’est-ce qu’une heure productive ?

Une heure affectée à une affaire donnée. Une heure productive est une heure qui peut être affectée sans ambiguïté à une affaire donnée. Par conséquent, toute heure réalisée pour produire cette affaire est une heure productive, même si elle ne produit pas selon la définition industrielle.

Application. Plusieurs intervenants dans le cycle de production sont dans un travail dit « de bureau ». Dans l’esprit collectif, le temps consacré par ces personnes n’est pas productif… à tort. Pourquoi ? De fait, cette affaire consomme du temps qui, s’il n’est pas comptabilisé, ne compte pas dans le coût de l’affaire, car rien ne relie ce temps au chantier. Notre salariée est p.ex. au standard. Dans le cadre de son emploi, elle consacre une partie de son temps à traiter les commandes auprès de fournisseurs provenant du bureau d’étude à destination d’affaires définies. Cette personne pourrait comptabiliser son temps « productif » en attribuant le temps des commandes au chantier, dans la mesure où ce temps est significatif et non globalisé. L’inconvénient de ne pas tenir compte de ce temps est double : le chantier ne comprend pas le coût réel du temps passé ; et le coût horaire de tous les autres chantiers est pénalisé par une contribution financière à ce temps non affecté.

À retenir. Dès que du temps peut être affecté à un chantier, il doit être comptabilisé comme tel.

Objectif. Il s’agit de réduire le coût horaire moyen et d’attribuer du temps supplémentaire aux chantiers consommateurs de temps. Notre standardiste passe sept heures sur une commande de matières complexe, et une heure sur une seconde, plus simple. Le premier chantier coûte effectivement 7/8 heures, et le second, 1/8 dans la réalité. Si vous restez sur une moyenne, les résultats seront moyennisés et s’écarteront donc de la réalité, en faveur du premier chantier et en pénalisant le second.